« Non, décidément, cette médecine n’est pas celle que j’avais envisagée. » Ce sont les mots d’une jeune étudiante en médecine, en période de césure, au doyen de sa faculté. Depuis l’allocution présidentielle du 12 juillet 2021 dans laquelle Emmanuel Macron annonçait l’obligation vaccinale du personnel médico-social, certains étudiants de ce domaine professionnel ont décidé d’abandonner leurs études et de se réorienter.
« Je ressens que soigner ne sera pas en accord avec mes convictions, et que je ne serai pas en mesure de respecter le serment que je devrais jurer. »
De nombreux étudiants qui ont refusé l’obligation vaccinale ont été ouvertement critiqués pour leur choix. Cette étudiante en 4e année de médecine nous rappelle l’importance de ses convictions et la raison de sa vocation. Elle avait pour ligne de conduite de « soigner son prochain » et « d’agir en conscience avec probité et honnêteté ». Elle souligne également l’importance du Serment d’Hippocrate sur lequel jure tout médecin avant l’obtention de son diplôme et qui reste, encore de nos jours, le fondement de l’éthique médicale.
À travers les différents principes énoncés par ce serment, la jeune étudiante déplore la médecine d’aujourd’hui. Elle dénonce un système médical perverti par les lobbies pharmaceutiques, l’argent et la corruption. Elle dénonce un système devenu mécanique et inhumain. Elle dénonce un système mis à mort par nos gouvernements qui, tantôt applaudissent nos soignants, tantôt les traînent dans la boue.
L’étudiante nous transmet à travers cette lettre toute sa déception face à une mission empoisonnée soit par la cupidité des uns, soit par la passivité des autres. Plus qu’une simple explication, c’est aussi un cri de détresse : « Sommes-nous devenus fous ? ». Un cri de détresse devant l’inhumanité avec laquelle sont traités les soignants suspendus qui ont simplement souhaité respecter leurs convictions les plus profondes.
Le message est clair : « Je n’ai pas signé pour cela ». L’étudiante en 4e année de médecine, comme d’autres soignants ou étudiants avant elle, renonce à continuer ses études. Elle refuse de « mentir, tromper ou laisser mourir » et ne veut pas « être le bouc émissaire de décisions qui ne sont plus motivées par notre mission et notre serment, mais par l’ambition ou la folie de certains individus. »
Cette décision — et surtout les motivations qui la nourrissent — soulève de nombreuses questions. Elles ne font que souligner davantage la situation alarmante d’un hôpital public au bord de la rupture. Jusqu’où iront-ils ? Quand remettrons-nous l’humain au coeur du métier de soignant ? Et surtout, quel avenir pour la médecine ?
Lettre de l’étudiante transmise au doyen de sa faculté